Couvents et monastères catholiques

Un fait singulier qui particularise le catholicisme au Québec a été le grand nombre de congrégations religieuses qui sont venues d’Europe, surtout de France, pour s’y installer, ou encore qui ont été fondées au Québec. Ce foisonnement des ordres religieux, masculins, mais surtout féminins, peut s’expliquer en grande partie par le fait que le Québec et le Canada étaient vus comme une terre de mission. On cherchait à en faire un lieu de forte présence catholique pour faire face aux protestants et aux anglicans. C’est à Montréal et à Québec que l’on retrouve la majorité des édifices conventuels, bien qu’il y en ait de nombreux dans toutes les régions du Québec.

Montréal

Mgr Ignac Bourget

Une partie important des édifices conventuels du Québec ont été construits sur l’Île de Montréal. Ils étaient – et dans certains cas sont encore, les maisons-mères des congrégations présentes au Québec. C’est Monseigneur Bourget, évêque de Montréal entre 1840 et 1876, qui encouragea et facilita la venue de congrégations religieuses de France.

Il faut ajouter, dans le cas du Québec, le fait que les premiers services publics dans les domaines de la santé, des services sociaux et de l’enseignement ont été dispensés par ces congrégations religieuses. Leur développement se situe plus particulièrement entre la deuxième partie du XIXe siècle et la fin des années 1950, quand l’évolution moderne de l’état québécois fera en sorte que les soins de santé, les services sociaux et l’éducation deviendront des services assurés par l’état.

Le déclin des congrégations religieuses, qui sont devenues pour la plupart vieillissantes,  a fait en sorte que beaucoup de ces édifices aient perdu progressivement leur vocation religieuse, soit au profit des activités de l’état, soit pour y développer des projets d’habitation.

On peut voir des photos des couvents de Montréal dans la page web d’Images Montréal. On en répertorie deux construits avant 1800, quinze entre 1800 et 1890, 25 de 1891 à 1930 et seulement quatre entre 1931 et 1965. 

Pour en savoir un peu plus, on peut consulter :

Répertoire d’architecture traditionnelle sur le territoire de la Communauté urbaine de Montréal : architecture religieuse II : les couvents, (publié à  Montréal en 1984 par les Service de la planification du territoire de la CUM) qui donne des détails sur les architectes et les constructeurs de ces édifices, ainsi que sur les rénovations et modifications qu’ils ont subi au fil des temps.

BOURQUE, Hélène (dir.). Synthèse historique et évaluation patrimoniale des ensembles conventuels de Montréal – Rapport de synthèse [étude commandée par la Fondation du patrimoine religieux du Québec, Mission patrimoine religieux, le ministère de la Culture et des Communications et la Ville de Montréal], Montréal, décembre 2002, 118 p.

Ville de Québec

La ville de Québec a aussi été le lieu d’implantation de plusieurs congrégations religieuses, même si le nombre de maisons mères est moindre qu’à Montréal. Tout comme à Montréal, la plupart des édifices conventuels ont été construits entre 1850 et 1960, l’époque de splendeur de l’Église catholique au Québec. On en dénombre une cinquantaine d’ensembles, de dimensions et de styles très différents, qui vont de l’influence de la tradition monastique européenne à celle des Écoles des beaux-arts, en passant par des modes éclectiques pour en arriver à des propositions plus modernes, en connexion avec les tendances contemporaines.

Pour en savoir plus, et pour obtenir beaucoup de détails sur les années de construction, les styles et les architectes, le tout encadré dans le contexte socio-historique du moment, on peut consulter PATRI-ARCH,. Évaluation patrimoniale des couvents, monastères et autres propriétés de communautés religieuses situés sur le territoire de la ville de Québec – Rapport de synthèse [travaux réalisés grâce à l’Entente sur le développement culturel de la Ville de Québec], Québec, août 2006, 107 p.

Quelques monastères significatifs

Abbaye de Saint-Benoît du Lac

Il faut signaler le fait qu’au Québec, il existe quelques monastères, au sens stricte du terme (lieux dédiés fondamentalement à la vie religieuse contemplative), qui ont une signification spéciale. On peut dénommer principalement l’Abbaye de Saint-Benoît du Lacet l’ancienne Abbaye d’Oka, pour les hommes, et le Monastère Notre-Dame du Rosaire, pour les femmes.

Ce contenu a été mis à jour le 3 août 2022 à 21 h 20 min.