Entre le matériel et l’immatériel

Le 6 juin 2005, la Commission de la culture de l’Assemblée nationale se donnait le mandat d’étudier la problématique de la préservation et de la mise en valeur du patrimoine religieux québécois. Elle se donnait pour objectifs d’informer la population de la richesse du patrimoine religieux, de la sensibiliser aux enjeux liés à son avenir, de la faire participer au processus décisionnel et de favoriser l’émergence de solutions pour assurer la préservation de ce patrimoine. La Commission posait trois questions : Quoi conserver? Comment le conserver?  Qui va le conserver?

Le patrimoine religieux et sa conservation

Bien que la Loi sur les biens culturels propose de protéger les bâtiments exceptionnels, la Commission propose, quant à elle, de protéger les autres bâtiments à vocation religieuse ainsi que les cimetières et les biens religieux tels que les orgues, les vitraux, les sculptures et autres ornements, les meubles, les archives d’organismes privés et intermédiaires de congrégations religieuses et d’associations étudiantes catholiques ou de mouvements agricoles religieux, etc. Les savoirs et savoir-faire doivent également être préservés en tant que patrimoine immatériel.  

Plusieurs moyens sont proposés afin de conserver le patrimoine religieux :

  1. Le mécanisme d’aliénation : ce mécanisme permettrait de préserver les bâtiments à vocation religieuse d’intérêt local et régional dont certains pourraient désirer l’aliénation ou la démolition. Il donnerait également aux municipalités la possibilité de les conserver pour un usage communautaire.
  2. Le soutien aux efforts de mise en valeur : afin de susciter un sentiment d’appartenance nécessaire à la conservation du patrimoine religieux, il faut encourager la mise en valeur des biens religieux. La Commission suggère de donner un appui supplémentaire aux institutions qui existent déjà et qui œuvrent à la mise en valeur du patrimoine religieux, tels que les fabriques, les corporations et les communautés religieuses, les musées, les sociétés d’histoire locale et les comités de citoyens.
  3. Le tourisme religieux : les efforts de protection et de mise en valeur du patrimoine doivent servir à agrémenter l’offre touristique qui, elle-même, peut apporter de nouvelles sources de revenus et mener à la création d’emplois.
  4. L’initiation des jeunes : la sensibilisation des jeunes est importante, et l’on doit prendre des dispositions pour les informer et les intéresser au patrimoine religieux. Le nouveau programme d’éthique et de culture religieuse ainsi que des sorties scolaires peuvent être de bons moyens pour parvenir à cet objectif.
  5. La sensibilisation des citoyens : selon la Commission, il faut dès maintenant employer toutes les tribunes pour sensibiliser le public au patrimoine religieux et à son importance. Une journée nationale du patrimoine religieux pourrait également être instaurée.

Source : Brodeur 2009 | Définitions | Patrimoine culturel

Ce contenu a été mis à jour le 23 août 2022 à 17 h 26 min.