Importance de ne pas perdre le sens relié au patrimoine

Christina Cameron   Solange Lefebvre

Un des dangers qui guettent la conservation du patrimoine religieux est la perte de son sens, au détriment de sa compréhension et de sa pleine transmission aux générations futures. Le sens relié à ce patrimoine doit faire partie intégrante de la transmission. Christina Cameron, en s’inspirant des travaux de Jane Jacobs, prône la participation de la communauté dans la création, la maintenance et la gestion de son patrimoine. 

Pour leur part, Laurier Turgeon et Louise Saint-Pierre expliquent  le processus de création d’une base de données multimédia sur le patrimoine religieux immatériel du Québec, dans le but de « conserver pour communiquer ». Il s’agit d’un projet de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine ethnologique de l’Université Laval, visant à garder vivantes les traditions en leur associant de nouvelles valeurs d’usages sociaux, puisque comme une langue, un patrimoine qui n’est pas utilisé finit par mourir. Les objectifs du projet pilote étaient les suivants :

  • Évaluer la nature et l’étendue du patrimoine immatériel religieux.
  • Développer une méthodologie appropriée.
  • Recueillir des données sur le terrain et les traiter en laboratoire en vue d’élaborer un inventaire informatisé multimédia. 

Organiser des interventions culturelles pendant ou après les enquêtes pour mettre en valeur et communiquer le patrimoine immatériel religieux directement sur le terrain.

Tente à sudation © IPIR

Les résultats des récits recueillis appartiennent à diverses catégories : des récits de pratiques, des récits concernant les objets, des récits de vie et des récits de lieux.

Les auteurs mentionnent aussi qu’ils ont dû mettre sur pied une grille de classification propre, inspirée de celle de Jean Du Berger, et que la méthodologie de recherche-action utilisée a elle-même contribué à la valorisation du patrimoine religieux immatériel.

Retenons aussi ce que Michel Naggar mentionne en rapport avec les Églises orthodoxes du Québec : pour celles-ci, il y a une indissociabilité entre le matériel et le spirituel, et on ne peut transmettre le patrimoine religieux aux générations futures si l’on ne transmet pas les deux ensemble (mais sans les confondre ni les fusionner). Il affirme que dans le cas de l’orthodoxie chrétienne, ce n’est pas l’icône qui est belle en tant qu’œuvre d’art, mais bien son contenu.

Source: Cameron 2009, Naggar 2009, Turgeon & St-Pierre 2009

Ce contenu a été mis à jour le 10 août 2022 à 16 h 46 min.