Les églises catholiques du Québec

Les églises catholiques sont des témoins de l’histoire du Québec, creuset des cultures diverses qui l’ont façonnée. On peut constater que les temples catholiques portent en eux les influences de la France, fondatrice de la colonie, de la Grande-Bretagne, conquérante, et des États-Unis, les voisins les plus proches.

Les églises catholiques du Québec ont été beaucoup plus que des lieux de culte; elles ont aussi joué, entre autres, le rôle de lieux de rencontre et de ralliement des populations, surtout rurales, ainsi que de lieux d’enseignement, et de centres culturels et communautaires. Les coûts de construction des églises étaient payés par les membres catholiques des communautés. On peut observer les différentes caractéristiques des églises du Québec tout au long de son histoire.

Sous le Régime français

On voit les premières constructions au XVIIe siècle; elles sont faites en bois et servent occasionnellement, quand un prêtre de passage y dit la messe et y administre les sacrements. Elles sont la plupart du temps de petite taille et ne se développent pas, en raison du nombre réduit des fidèles.

Quand la colonie devient plus grande, on y nomme un prêtre résident, ce qui encourage des constructions plus grandes et plus solides en pierre, mais qui restent somme toute modestes et contiennent peu de mobilier. Quand la population augmente, on agrandit au besoin la bâtisse. Dans certains milieux prospères, comme à l’Île d’Orléans, on trouve des églises en pierre plus grandes, qui sont un excellent exemple de l’influence de l’architecture française.

Sous le Régime anglais

Le gouvernement britannique, qui ne veut pas assumer le coût de construction des églises catholiques, établit en 1793 la loi « des Fabriques », qui détermine que les coûts de construction et de maintenance doivent être payés par les catholiques qui utilisent le temple. On détermine ce que chacun doit payer selon le nombre d’arpents de terre possédés. Cela demande une délimitation claire du territoire de la paroisse de chaque église. Les paroissiens deviennent ainsi propriétaires de l’église, du presbytère, du cimetière et de toute autre bâtisse reliée a l’église.

Les fidèles qui payent ont un droit de regard sur les formes architecturales et les ornementations, et ils cherchent à faire en sorte que leur église leur ressemble, même si cela fait grimper les coûts au-delà de leurs moyens plutôt limités. Le fait que les fidèles aient ce droit de regard entraîne une grande variabilité dans les ornementations intérieures. Même si les fidèles peuvent exprimer leurs choix en matière d’architecture, ce sont plutôt les architectes eux-mêmes et les évêques qui font ces choix.

La seconde moitié du XIXe siècle

Grâce aux relations qui se développent avec les États-Unis, les architectes du Québec découvriront l’architecture américaine, surtout dans des livres qui présentent leurs modèles, ajoutant ceux-ci à la tradition héritée des ingénieurs, ouvriers et entrepreneurs français. Mais le modèle architectural prôné par l’École des beaux-arts de Paris reste le point de référence ultime et il est en partie renforcé au Québec par la présence des différentes congrégations religieuses en provenance de la France.

Au tournant du XXe siècle

Cette influence de l’École des beaux-arts de Paris s’accroîtra encore davantage lorsque des architectes québécois iront suivre des formations en France.

En même temps, à compter de 1880, dans la foulée du processus de l’industrialisation, l’arrivée de gens en provenance de la campagne dans les grandes villes telles que Montréal, Québec, Sherbrooke et Trois-Rivières, entraîne la construction de plus grandes églises. Cela est rendu possible grâce à l’utilisation de l’acier et au fait que les coûts de construction, même plus élevés, peuvent être répartis sur un plus grand nombre de fidèles. C’est l’époque des grandes églises en milieu urbain.

La crise de 1929 provoquera un ralentissement de ce développement de la construction des églises jusqu’après la Deuxième guerre mondiale. 

L’après-guerre

Le développement des banlieues engendre le besoin de bâtir des églises plus petites pour ces nouveaux développements résidentiels. Dans les nouvelles constructions, on trouve autant des églises bâties selon les normes traditionnelles, mais de plus petite taille toutefois, que des nouveaux édifices construits avec des nouveaux matériaux et des formes nouvelles rendues possibles par l’utilisation du béton.

Deux centres de pèlerinage

Oratoire Saint-Joseph

Oratoire Saint-Joseph © CPRQ 

Il existe au Québec deux grands sanctuaires qui sont des centres de pèlerinage, non seulement pour les catholiques québécois, mais aussi pour les gens de toute l’Amérique du Nord, et même de partout dans le monde. Il s’agit de l’oratoire Saint-Joseph et de la basilique de Sainte-Anne-de-Beaupré, près de la ville de Québec. Encore présentement, malgré le processus de sécularisation qui a affecté profondément l’Église catholique, ces deux temples sont des lieux de pèlerinage importants, connus dans le monde entier.

Pour voir différents exemples des églises catholiques au Québec, on peut consulter le répertoire des lieux de culte (Page inexistante) du Conseil du patrimoine religieux du Québec. On pourra y constater la diversité des styles selon les régions et les époques de construction, ainsi que le fait que la plupart ont été construites entre la période qui va de la deuxième moitié de XIXe siècle à la fin des années 1950, qui correspond à l’époque de splendeur et de développement de l’Église catholique du Québec.

Ce contenu a été mis à jour le 3 août 2022 à 21 h 27 min.