Les maisons longues
La maison longue des Amérindiens agriculteurs des régions boisées du Nord-Est canadien est une habitation communautaire. L’intérieur est compartimenté en sections, chacune occupée par une famille. Ces alcôves, pourvues d’une banquette basse qui sert de lit et est placée le long du mur extérieur, sont séparées par un large corridor qui traverse l’habitation sur toute sa longueur. Ces maisons longues ne sont pas bâties pour durer, car le terrain environnant s’épuise après quelques années de culture sans fertilisation, obligeant les Amérindiens à abandonner leurs maisons pour s’installer ailleurs. Une série de perches, courbées pour former une voûte, supportent le toit couvert d’écorce et les peaux qui tapissent les murs.
Chacun des trois à cinq feux, aménagés à six mètres de distance les uns des autres au centre de la longue maison, sert à deux familles nucléaires de cinq à six personnes. On entrepose le bois pour le feu dans un vestibule situé près de l’entrée, à l’une ou l’autre des extrémités du bâtiment.
Bien que chaque compartiment ou alcôve ne mesure environ que 2 m de largeur, la longueur de la maison longue dépasse souvent 20 m, ce qui permet de croire qu’il n’est pas inhabituel que 20 familles y vivent (on a découvert une maison longue de 94 m sur le site Moyer, dans le sud de l’Ontario).
La maison longue, typique des peuples iroquoiens du Nord, comme les Hurons et les Iroquois, loge des familles apparentées par la lignée maternelle. On la trouve dans toute la région iroquoienne dès le XIIe siècle. Au XVIIIe siècle, les maisons longues font place à des habitations unifamiliales, mais continuent de servir de lieux d’assemblées politiques et de cérémonies. Les Iroquois, en parlant de leur Confédération, la désignent comme la longue maison aux cinq feux.
Ce contenu a été mis à jour le 4 août 2022 à 15 h 44 min.